Leirhnjúkur

- "Comment s'appelle ce lieu? SOYEZ PRÉCIS"
Alors... Lern... Non. L-É-I... Non plus. L-E-I-N... Raah!

- "Où se trouve-t-il? Ecriture prédictive"
"'Au milieu de nulle part, Islande, Europe". Comment ca, recherche impossible?

- "Enregistré dans..."
Merveilles de la nature. Comment ca, encore recherche impossible?

C'est bien là la beauté de ce site: c'est que c'est totalement indescriptible, impossible à situer à une ville près, et, accessoirement, impossible à prononcer. L'ennui, c'est que ma mission est de vous dire ce que c'est, où ca se trouve, et ce qu'il y a à y voir. Bon courage.

J’ai énormément de souvenirs fabuleux et de splendides images de mon voyage en Islande cet été, mais le Leirhnjúkur est probablement un des plus marquants et extraordinaires (au sens littéral du terme). Une des expériences les plus hors normes qu’il m’a été proposée au cours de mes différents voyages, avec l’éruption de l’Etna à laquelle j’ai par bonheur pu assister auparavant, et bien devant certains hauts lieux touristiques d’Islande qui même s’ils sont superbes n’apportent pas la sensation de ce lieu hors du commun... J’avoue que je ne suis pas très normal puisque j’aime beaucoup la géologie, les volcans et toute la partie que tout le monde déteste de son passage au collège, l’aspect « dérive des continents » et « tectonique des plaques »…

Mais là, pas possible de rester indifférent devant la vie de notre planète. Quand on marche dans le Leirhnjúkur, on se trouve très exactement à la limite entre l’Europe et l’Amérique. Au même titre que pour plein d’autres lieux en Islande, mais celui-ci à quelque chose de très particulier… Et oui, ici on découvre entre le parking et le champ de lave des fissures de quelques centimètres à 1m environ. C’est là que l’Europe s’éloigne de l’Amérique (ou l’inverse…). Mais c’est aussi là que très régulièrement, la fissure est telle, que la Terre s’ouvre et crache du magma en quantité abondante jusqu’à ce que la fissure se colmate. Et puis ça reprend plus tard… les panneaux explicatifs à l’entrée du site indiquent que de 1977 à 1984 les routes se fissuraient plusieurs fois par mois). Les dernières éruptions datent de 1981,1982 et 1984. En certains points, la lave crée un petit dôme volcanique, comme le Hófur en plein milieu de ce champ de lave. Et maintenant, quasiment 30 ans après, la lave fume toujours par endroit. En posant ça main au sol on sent une sorte de tiédeur, maintenue par ces fumeroles en contact direct avec le magma là-dessous. C’est assez surprenant, si on fait abstraction de tout ce qui se passe autour de se dire qu’on pourrait être sur Terre, 30 ans après le « commencement du monde ». Les fumerolles qui émergent de la colline soufrée qui surplombe le champ de lave, les marmites de boue bouillonnante et les variations de teintes liées aux lichens verdâtres qui recouvrent les coulées un peu plus anciennes favorisent cette impression et offre un décors digne des plus grands films….